mercredi 4 novembre 2015

. Atelier du 3

 le regard du spectateur cherche toujours à reconstruire des liens de continuité entre les peintures qu’il regarde.



 Toute image, pour lui, a besoin de signifier, et quand, en refusant la représentation, l’artiste a chassé par la porte sa signification première, elle ne tarde pas à revenir par la fenêtre. 







 Ainsi l’image abstraite peut, à la manière des formes fractales des rochers ou des nuages, se mettre à évoquer des scènes réelles (et donc devenir une représentation évanescente et fluente, comme un fantôme de la figuration – c’est ce qui se passe avec Zao Wou-Ki). 


conseil de cornelia


   Elle peut aussi, lorsqu’elle s’obstine à rester muette, devenir, un emblème, un blason, un pentacle renvoyant à la renommée d’un artiste, à l’aventure d’un mouvement culturel, au témoignage d’une habileté ou d’une créativité hors pair

 Elle devient ainsi une œuvre hermétique, comparable aux symboles codés des alchimistes. Sa signification directe (composition décorative, forme chaotique) cache une signification plus ou moins complexe, réservée au cercle des initiés de critique d’art.  

 Ce goût de l’élite pour l’hermétisme  est maintenant, au-delà de la peinture abstraite, dans le courant dominant de l’art plastique dit contemporain (installations, performances etc.).         



 Pour ces œuvres l’abstraction n’est plus nécessaire : parce que la figure n’y est plus une représentation mais une simple présentation, comme dans les ready-made duchampiens. Et ce n’est pas elle qui fait le sens artistique. Celui-ci ne vient plus de l’intérieur de l’œuvre, de sa substance esthétique, mais de ce que sa mise en exposition suggère par rapport au grand récit idéologique et débilitant que les critiques de l’art contemporain ont construit depuis plus de cinquante ans



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