Groupe F à Fontenay sous bois production collective...
Souad
"L’expression Art cinétique est pour la première fois employée par une institution muséale, le Kunstgewerbemuseum, actuel Museum für Gestaltung de Zürich, en 1960. L’exposition MAT-Kinetische Kunst — Multiple Art Transformable-Art cinétique, que l’artiste Daniel Spoerri y organise, présente « des œuvres d’art de Paris qui se meuvent ou sont mues », où se côtoient les réalisations de Jacoov Agam, Josef Albers, Pol Bury, Marcel Duchamp, Bo Ek, Karl Gerstner, Heinz Mack, Frank Malina, Enzo Mari, Bruno Munari, Man Ray, Dieter Roth, Jésus Rafael Soto, Jean Tinguely et Victor Vasarely. Ces œuvres sont alors dites multiples, non seulement parce qu’elles sont produites en série mais aussi du fait qu’elles bougent et se transforment à vue."
Outre les expositions d’Art cinétique qui s’organisent de par l’Europe au début des années 1960, des groupes d’artistes se forment avec cette volonté de faire du mouvement un médium à part entière et de libérer la création en touchant un public jusqu’alors exclu par une tradition jugée trop intellectuelle. C’est ainsi qu’en 1961 naît à Paris le G.R.A.V., Groupe de Recherche d’Art Visuel et, dans les années 60, le Groupe N à Padou, le Groupe T à Milan, à Düsseldorf le Groupe Zéro, en Hollande le Groupe Nul, à Moscou le Groupe Dvizhenie , aux États-Unis le Groupe Anonima de Cleveland, dans l’Ohio… La plupart de ces groupes témoignent d’un intérêt commun pour l’organisation d’expositions et de manifestations hors du circuit officiel des galeries et des musées. Ils veulent incarner des modes de production collectifs, allant jusqu’à remettre en cause la figure sacralisée de l’artist
Mais si les années 1960 connaissent un développement spectaculaire de pratiques fondées sur le mouvement, si de nombreux groupes s’agrègent autour des idées libératrices qu’il synthétise, que des expositions lui sont consacrées à travers toute l’Europe, souvent sous la bannière de la Nouvelle Tendance, et que les jeunes artistes du continent américain s’y adonneront très vite, l’histoire de l’Art cinétiques’inscrit dans le prolongement d’expériences antérieures.